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Actualité Scientifique

26/01/18 - Le plastique, une bonne odeur ? 

Des études de laboratoire viennent de révéler que les anchois aiment l’odeur du plastique ! Plus exactement, les anchois adoptent un comportement caractéristique d’appétence en présence de plastique « encrassé » (i.e. qui a séjourné un certain temps dans la mer) [1]. Et pour cause surement une petite molécule, le DMS, une sorte de signature olfactive du plancton marin [2]. Reste à savoir si ce mécanisme est actif dans la  nature, et comment il interagit avec les autres sens du poisson. 

 

 

[1] M. S. Savoca, C. W. Tyson, M. McGill, and C. J. Slager, ‘Odours from marine plastic debris induce food search behaviours in a forage fish’, Proc R Soc B, vol. 284, no. 1860, p. 20171000, Aug. 2017.

[2] J. L. DeBose, S. C. Lema, and G. A. Nevitt, ‘Dimethylsulfoniopropionate as a foraging cue for reef fishes’, Science, vol. 319, no. 5868, p. 1356, Mar. 2008.

 

Crédit : OceaSciences

Nous sommes fiers d'avoir participé à notre première émission sur la webradio de l'ENS Lyon: Trensistor.

Au cours de cette émission, nous avons été invités à parler de notre projet dans son ensemble:

Le projet scientifique a été abordé avec une comparaison avec les autres expéditions étudiant les plastiques et ce qui nous démarque, ainsi que nos partenariats, notre organisation et le rendu final que nous voulons avoir pour cette expédition.

N'hésitez pas à nous faire part de vos retours sur cette première entrevue.

10/07/17 - L'après naufrage du Costa Concordia

Costa Concordia

Alors que le commandant du Costa Concordia vient d’être condamné à 16 ans de prison suite au naufrage du 13 janvier 2012 au large de l’Italie, les études scientifiques évaluant l’impact du naufrage sur la faune et la flore méditerranéennes se multiplient. La plus récente [1] a particulièrement retenu notre attention puisqu’elle traite de la pollution plastique découlant du naufrage. Cette étude montre en effet que l’ingestion de microplastiques par des poissons présents sur le site du naufrage est non seulement plus fréquente (avec 95% des poissons atteints contre 77% dans des zones contrôles) mais surtout plus intense (avec en moyenne 4 particules ingérées contre 2 dans les zones contrôles). De plus, la composition des microplastiques retrouvés est différente avec notamment des proportions de nylon et de polyester plus importante dans la zone du naufrage, ce qui s’expliquerait non pas par le naufrage en lui-même mais l’utilisation de cordages au cours des opérations de récupération des débris. Un autre article [2] confirme l’importance de l’impact des opérations de sauvetage plus que le naufrage en lui-même sur les fonds marins. À noter tout de même qu’une précédente étude [3] utilisant des moules comme biomarqueurs de pollution n’avait pas montré un accroissement de la pollution dans la zone du naufrage en 2013. 

[1] Microplastics pollution after the removal of the Costa Concordia wreck: First evidences from a biomonitoring case study, Carlo Giacomo Avio et al., Environmental Pollution 227 (2017) 207-214

[2] Assessment of the impact of salvaging the Costa Concordia wreck on the deep coralligenous habitats, E. Casoli et al., Ecological Indicators 80 (2017) 124–134

[3] A multidisciplinary weight of evidence approach for environmental risk assessment at the Costa Concordia wreck: Integrative indices from Mussel Watch, Francesco Regoli et al., Marine Environmental Research 96 (2014) 92-104

Crédit : OceaSciences

06/07/17 - Des Lego pour les bigorneaux

06/07/17 - Des Lego pour les bigorneaux

Lego

Si vous trouvez un Lego cet été sur les plages, celui-ci sera peut-être un rescapé du naufrage d’un conteneur qui a déversé plus de 4 millions de Lego dans le Sud-Ouest de l’Angleterre il y a 20 ans. Ceux-ci témoignent de la dramatique persistance du plastique dans les océans et de leur rétention au sein des courants océaniques, comme le montrent ces simulations que vous pouvez vous amuser à lancer ici [1]. Etonnamment, ces Lego que vous pouvez signaler ici sont retrouvés aux 4 coins du monde ! C’est la démonstration de la surprenante connectivité entre les gyres prédite par les modèles physiques [2]. Alors la prochaine fois que vous jetterez du plastique, pensez bien que celui-ci peut finir sur une île vierge ou les rivages de l’Antarctique, déjà meurtris par la pollution plastique selon une récente étude [3].

 

[1] E. van Sebille, ‘The oceans’ accumulating plastic garbage’, 61, Feb. 2015.

[2] E. van Sebille, M. H. England, and G. Froyland, ‘Origin, dynamics and evolution of ocean garbage patches from observed surface drifters’, Environ. Res. Lett., vol. 7, no. 4, p. 044040, 2012.

[3] C. L. Waller et al., ‘Microplastics in the Antarctic marine system: An emerging area of research’, Sci. Total Environ., vol. 598, pp. 220–227, Nov. 2017.

Crédit : Lego.com

17/05/17 - Les bioplastiques

Bioplastiques

En plus du recyclage et de la limitation de l’utilisation de plastiques, l’évolution de la composition du plastique elle-même pourrait aider à limiter la pollution plastique. Avec l’apparition de composés biodégradables, principalement décomposés par des bactéries, des solutions existent. Ces bioplastiques pourraient être obtenus à partir de matières premières renouvelables, comme les végétaux. Un de ces bioplastiques les plus répandus est l’acide polylactique (PLA) fabriqué à partir du maïs. Ses propriétés physico-chimiques permettent une large utilisation, jusqu’à l’impression 3D, les implants médicaux et l’emballage alimentaire. Le problème est que la production de ces plastiques reste compliquée et chère. Cependant, une étude récente décrit une nouvelle méthode de production plus économique et demandant moins d’énergie [1]. Des chercheurs ont en effet obtenu une grande efficacité de polymérisation à température ambiante, grâce à l'utilisation de complexes d’aluminium comme catalyseurs. Cette méthode pourrait amener à une utilisation plus large des bioplastiques, permettant de réduire la pollution.    

[1] C. Robert et al. Mechanistic aspects of the polymerization of lactide using a highly efficient aluminum (III) catalytic system. J. Am. Chem. Soc. 11 Avril 2017. doi: 10.1021/jacs.7b01749

05/05/17 - Des chenilles mangeuses de plastique ?

Actu 7

Récemment, une scientifique a découvert des chenilles se nourrissant de plastique dans son jardin. Elle s’est alliée à deux biochimistes pour étudier plus en détails ces chenilles et leur potentielle capacité à dégrader le plastique [1]. Ils ont réussi à démontrer que Galleria mellonella, la chenille en question, parvenait en effet à dégrader un film plastique. Plus intéressant encore, il semble que la chenille soit capable de transformer en partie le polyéthylène. S’ils parviennent à trouver l’enzyme en cause, c’est-à-dire l’agent présent dans l’intestin de la chenille lui permettant de dégrader le plastique, on pourrait envisager de la produire en grandes quantités afin de s’en servir pour bio-dégrader le plastique. L’espoir d’une bio-dégradation du plastique n’est pas neuf. En 2001 déjà, un champignon capable de dégrader le polyéthylène, Penicillium simplicissimum YK, a été découvert [2]. En 2014, c’est une bactérie dans les intestins des vers à cire qui a été mise en avant pour sa capacité à bio-dégrader le polyéthylène [3]. Bien qu’il y ait encore un long chemin à faire en laboratoire pour pouvoir tirer véritablement avantage de ces découvertes, elles permettent d’espérer des avancées dans la lutte contre la pollution plastique.

 

[1] P.Bombelli, C. J. Howe, F. Bertocchini,"Polyethylene bio-degradation by caterpillars of the wax moth Galleria mellonella", Current Biology, Elsevier, 24 April 2017

 Katsuyaya, Atsushi Saiganji, 5th Yoshiki TaniDegradation of Polyethylene by a fungus, Penicillium Y.[2] K. Yamada-Onodera, H. Mukumoto, simplicissimum YK, Polymer Degradation and Stability 72(2):323-327 · May 2001

[3] Evidence of Polyethylene Biodegradation by Bacterial Strains from the Guts of Plastic-Eating Waxworms, Jun Yang, Yu Yang, Wei-Min Wu, Jiao Zhao, and Lei Jiang, Environ. Sci. Technol., 2014, 48 (23), pp 13776–13784 November 10, 2014

Actu 4

22/03/17 - Une nouvelle technique pour quantifier le microplastique ?

 Le 16 mars dernier, un article [1] (disponible ici) a été publié dans Nature, décrivant une nouvelle méthode pouvant permettre de détecter, quantifier, voire même catégoriser les microplastiques. Elle se base sur le Nile Red, un composé fluorescente pouvant être absorbé spécifiquement par le plastique et le rendre fluorescent sous une certaine lumière. De plus, les propriétés physico-chimiques de ce composé lui permettraient de renvoyer une lumière différente selon la composition du plastique. Cette méthode, une fois standardisée, pourrait permettre une étude plus rapide et complète des microplastiques dans des échantillons d’eau. Ce type d’études, comme celle menée par OceaSciences, est nécessaire à une meilleure compréhension de la pollution plastique. 

 

[1] T. Maes, R. Jessop, N. Wellner, K. Haupt & A. G. Mayes, "A rapid-screening approach to detect and quantify microplastics based on fluorescent tagging with Nile Red", Nature, Scientific Reports 7, Article 44501, 2017 

Crédit : OcéaSciences

11000m

27/02/17 - Des effets de la pollution plastique à 11 000 mètres de fond

Les abysses océaniques restent les écosystèmes les moins accessibles et les moins connus de l’Homme [1]. Une équipe de chercheurs a investigué la pollution en POPs (les polluants organiques persistants) dans les fosses océaniques et les résultats publiés très récemment sont des plus funestes [2]. Parmi les POPs, les PCBs (polychlorobiphényles) sont des polluants chimiques très nocifs (et aujourd’hui interdits) qui, comme le plastique, s’accumulent dans les océans [3]. Dans la fosse des Mariannes, l’endroit le plus profond de la Terre avec jusqu’à 11 000 mètres de profondeur, les amphipodes (de petits crustacés qui sont de bons bioindicateurs) révèlent des taux de PCB plus élevés que la baie de Suruga (Japon), une des zones les plus polluées de la planète ! Comment ce sanctuaire marin, sans doute moins exploré que la Lune, se trouve être un hotspot de pollution ? Encore une fois, les continents plastiques pourraient jouer un rôle majeur dans ce processus, transportant avec eux tout un tas de polluants, et notamment les terribles POPs. Les réponses à ce mal profond de l’océan nous attendent peut-être en surface avec le projet ExploraGyre.

[1] A. J. Jamieson, T. Fujii, D. J. Mayor, M. Solan, et I. G. Priede, « Hadal trenches: the ecology of the deepest places on Earth », Trends Ecol. Evol., vol. 25, no 3, p. 190‑197, mars 2010.

[2] A. J. Jamieson, T. Malkocs, S. B. Piertney, T. Fujii, et Z. Zhang, « Bioaccumulation of persistent organic pollutants in the deepest ocean fauna », Nat. Ecol. Evol., vol. 1, p. 0051, févr. 2017.

[3] S. Tanabe, « PCB problems in the future: foresight from current knowledge », Environ. Pollut. Barking Essex 1987, vol. 50, no 1‑2, p. 5‑28, 1988.

Crédit : OcéaSciences

Actu 2

21/02/17 - Les baleines sonnent le tocsin

Il y a deux semaines, une baleine de 7 mètres de long s’est échouée sur les côtes finlandaises (voir ici). Une grande quantité de plastique a été retrouvée dans son estomac, et les zoologistes ont conclu que l’obstruction de l’estomac par les plastiques avait probablement causé la mort de la baleine souffrant de sous-nutrition. L’année dernière, une étude sur 22 baleines échouées en Allemagne avait elle aussi révélé l’ingestion de nombreux plastiques par les cétacés, comme un bout de pare-chocs de voiture ou encore un filet de pêche de 13 mètres de long ! [1] Les dégâts mortels du macroplastique sur les organismes marins comme les tortues, oiseaux, cétacés sont connus depuis bien longtemps. [2] Malheureusement, cela ne représente que la partie émergée de l’iceberg. En effet, plus de 92% du plastique dans les océans se trouve sous forme de microplastique (<4.75mm) [3], et leurs effets sont plus difficiles à comprendre. C’est pour cela que le microplastique sera la cible des études du projet Exploragyre.

 

[1] B. Unger et al., « Large amounts of marine debris found in sperm whales stranded along the North Sea coast in early 2016 », Mar. Pollut. Bull., vol. 112, no 1–2, p. 134‑141, nov. 2016.

[2] D. W. Laist, « Overview of the biological effects of lost and discarded plastic debris in the marine environment », Mar. Pollut. Bull., vol. 18, no 6, p. 319‑326, juin 1987.

[3] M. Eriksen et al., « Plastic Pollution in the World’s Oceans: More than 5 Trillion Plastic Pieces Weighing over 250,000 Tons Afloat at Sea », PLOS ONE, vol. 9, no 12, p. e111913, déc 2014.

Crédit : OceaSciences

Actu 1

15/02/17 - Plus de plastiques que de poissons dans les océans en 2050 ?

Le 19 janvier dernier, à l’occasion du forum de Davos, est dévoilé un rapport de la fondation de la célèbre navigatrice Ellen MacArthur et du cabinet McKinsey, entre autres. Ce rapport (disponible ici) prédit qu’en 2050, il y aura autant de poissons que de plastiques dans l’océan ! Cette prédiction concerne les masses de poissons et de plastique qui s’élèveront à 150 millions de tonnes, selon ce rapport. Ce chiffre relayé par les médias est néanmoins à prendre avec des pincettes. En effet, l’étude scientifique la plus récente estime aujourd’hui à 250 000 tonnes le plastique flottant dans les océans [1]. Cette dernière étude montre de plus que le taux de disparition des micro-plastiques est bien supérieur à celui attendu … Où passent les 12.7 millions de tonne de plastiques déversés chaque année dans les océans ? [2] Plusieurs hypothèses sont avancées, dont le rôle prépondérant que pourrait jouer la bioaccumulation comme l’ingestion par les poissons. Cette problématique sera au cœur d’une des missions du projet Exploragyre.

[1] M. Eriksen et al., « Plastic Pollution in the World’s Oceans: More than 5 Trillion Plastic Pieces Weighing over 250,000 Tons Afloat at Sea », PLOS ONE, vol. 9, no 12, p. e111913, déc 2014.

[2] J. R. Jambeck et al., « Plastic waste inputs from land into the ocean », Science, vol. 347, no 6223, p. 768‑771, févr. 2015.

Crédit : OceaSciences

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